Voulant payer des achats par ma carte bancaire dans une grande surface à Tunis, la caissière me dit que le “système est en panne” en m’indiquant qu’il y a des distributeurs à côté que je pourrais utiliser pour retirer du cash et revenir payer mes achats. À ma surprise, 3 distributeurs ne permettant de livrer que 200 dinars par retrait en chargeant la somme de 10 dinars à chaque fois pour la BH, ou de 11 dinars pour la BIAT, …
Ceci veut dire qu’un minimum de 5% de toute la somme retirée est gracieusement empochée par la banque sachant que :
(1) Le taux de change appliqué n’est pas annoncé et qu’il déborde vraisemblablement celui affiché par le marché interbancaire de change et ne se situe pas dans l’intervalle officiel du taux d’achat et de vente de la devise,
(2) le coût de l’opération pour la banque est quasiment nul,
(3) outre le risque opérationnel, celui de change associé à l’opération est nul,
(4) la charge additionnelle supportée par le retrait n’est pas la même à travers les 3 distributeurs, mais il semble qu’une entente entre les 3 banques respectives est conclue, puisque ces distributeurs se situent sur l’autoroute Tunis-Bizerte (dans la grande surface, Géant) bénéficiant d’une position d’oligopole et donc de rente,
(5) j’utilise la même carte dans plusieurs pays et dans les aéroports mais cette “rente” n’a jamais été appliquée.
Plusieurs questions s’imposent notamment celles portant sur :
(1) la supervision bancaire et la permission offerte par la BCT à ses banques pour encaisser de l’argent facile,
(2) le rôle de la BCT comme organe stabilisateur mais aussi régulateur de l’industrie bancaire,
(3) l’usage du taux directeur en le gardant assez élevé comme seul instrument de politique monétaire poussant les banques à arbitrer en faveur de la monnaie locale et non de la devise étrangère.