(1) Le seuil de pauvreté absolue, adoptée par la Banque mondiale est de 1.9$ de 2011 en PPA, par tête et par jour. Ce seuil a été calculé par la BM sur la base d’une population de référence de 15 pays africains. Le taux de pauvreté absolue ainsi calculé ne concerne pas la Tunisie qui est à revenu intermédiaire de la tranche inférieure.
D’autres mesures envisagées par la BM en 2015 : 3.2$ et 5.5$ en PPA de 2011, par tête et par jour, ont permis d’observer les dernières années que la pauvreté à un seuil plus élevé s’est déplacée vers les pays à revenu intermédiaire. Ce taux est de 3.21 % en Tunisie.
(2) Pauvreté multidimensionnelle : elle correspond à un ensemble de conditions de vie permettant d’identifier la position relative de l’individu dans l’ensemble de la population. Ce taux est de l’ordre de 15.4% en Tunisie. Il indique en fait la disparité entre individus et régions. Statistiquement, il ne sert pas convenablement à des comparaisons internationales, ne serait-ce qu'avec des biais.
Mais, quand des médias non-spécialisés reprennent incorrectement un pan d'un rapport de la BM (2019) sur la pauvretéةdont la Tunisie n'est pas explicitement analysée, sans faire les distinctions ci-dessus, des confusions auprès de la population sont alors capitalisées par les Politiques pour justifier leurs agendas, outre l'effet démoralisant de déception et frustration qui en découle.
Les 3.2$ ont alors été convertis incorrectement en dinar au taux de change bilatéral nominal courant de la date de la publication du journaliste (et non en PPA), pour que ça donne l’équivalent de 9 dinars !
Cela me rappelle les analyses trop simplistes et donc surprenantes de l’année dernière quand quelqu’un a annoncé que l’effet de la dépréciation du dinar sur le pourvoir d’achat de la classe moyenne l’a fait détériorer de 88% !
C’est fatigant de lire souvent des aberrations s’élevant au statut de ''vérité''.