L’UGTT, les haines inextinguibles et le sommeil du juste !

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Matamores d'opérette!

Amis, je crois que notre pays a les politiciens qu'il mérite. Les Tunisiens s'en aperçoivent, je sais qu'ils n'en peuvent plus de l'arrogance et des discours creux de tous mais pour autant, je me demande encore si le prochain scrutin mobilisera réellement l'électorat tant cette élection ne proposera certainement pas un choix de société mais un aménagement bancal d'un non- système. Ce qui émerge, c'est l'inconséquence de tous, leur immaturité politique, leur absence total de discernement ainsi que leur irresponsabilité.

Il était du devoir du gouvernement Essid de gouverner, la légitimité que lui conférait le scrutin l'y autorisait, il ne l'a pas fait et s'est empêtré dans la surenchère démagogique au lieu de restaurer l'autorité de l’État, déjà boiteux et déliquescent, et de faire preuve d'intransigeance et de fermeté quand il le fallait, cela nécessitait du courage et de la bonne foi, or, il a contribué à l'instauration du chaos et a exonéré les citoyens de toute obéissance à la loi en multipliant les écarts et en exacerbant les dissensions!

Ce fut la fuite en avant et le refus obstiné et quelque peu narcissique et puéril d'admettre son échec et d'ouvrir de nouveaux espaces de dialogue pour sauver d'un dépérissement fatal le pays! Les autres ne sont pas moins coupables et l'UGTT en tête.

Passons outre les allégeances des dirigeants de la centrale syndicale et leurs tristes compromissions avec l'ancien régime, accointances que leur complaisance à l’égard de Ben Ali confirme, passons outre leurs aigreurs et leurs rancœurs, passons outre leurs phobies, leurs allergies et leurs alibis idéologiques, fallait-il passer son temps à dénigrer, à insulter, à encourager toutes les dérives et tous les excès, à soutenir parfois l'illégalité et l'anarchie, à caresser dans le sens du poil les instincts populaciers les plus bas…pourvu que tout s'écroule, que tout s'effondre et que quelqu'un, un homme sans doute providentiel, appuyé par l'armée, vienne à la rescousse et siffle la fin de la récréation et le retour à la case dictature.

Les incompétents cherchent toujours le bon alibi…

Quand un gouvernement échoue, qu'il navigue à vue et qu'il espère un miracle qui n'arrivera point, il cherche un bouc émissaire pour se dédouaner et continuer allègrement sa fuite en avant. Qu’il accuse l'UGTT, les pêcheurs en eaux troubles, les mercenaires, les elfes ou les mauvais génies…c'est de bonne guerre quand on n'a ni programme, ni vision ni stratégie de développement…alors, on choisit l'argument le plus risible: ce n'est pas moi, c'est l'autre…c'est la faute à Voltaire disait un Gavroche contestataire à souhait!

Ils ont semé le vent…qu'ils récoltent les tempêtes!!! Cinq ans de démagogie, ça se paie cash!

Quid de l’UGTT ?

Nous avons enregistré au cours de ces cinq dernières années un nombre hallucinant de grèves, et ce dans tous les secteurs sans exception. Je ne m'attarderai pas sur la légitimité des revendications, la plupart l'étaient et le sont encore, mais sur l'usage politique de ces grèves et le fait qu'elles soient intervenues dans un contexte post révolutionnaire peu propice aux changements et aux réformes structurelles profonds, l’UGTT a accentué la pression sociale profitant de la déliquescence de l'Etat, du soutien des médias et de la sympathie de ceux qui voulaient "descendre" l'ancienne majorité issue de l'ANC.

Or l'émergence de ce corporatisme renforçait certes le syndicat mais produisait des effets pervers dont on mesure aujourd'hui l'ampleur en termes économiques et en termes de solidarité sociale. Ceux qui ont profité de la Révolution ne sont pas ceux qui l'ont initiée, mais des corporations dont les desseins politiques s'associaient à des revendications qui, à cause du marasme économique actuel, ne pouvaient pas être objectivement satisfaites.

L'Etat aux abois a promis, mais l'État a menti, car il ne disposait pas des ressources financières susceptibles de couvrir ses engagements…à moins de s’endetter et d’hypothéquer ainsi la souveraineté du pays, sacrifiée aux convoitises enragées des bons samaritains étrangers et de leurs funestes lobbies économiques et financiers.

Entre-temps les clivages sociaux se renforcent, les régions économiquement à la dérive subissent calamité sur calamité, la colère gronde, les frustrations s'accumulent, et les pyromanes d'hier sont incapables de se muer en sapeurs-pompiers. Le roi est nu….Les petites causes engendrant souvent les grands cataclysmes. On a soufflé sur la braise des égoïsmes corporatistes et du "après moi le déluge», et le déluge fut.

Et bien dansez maintenant….

Si une quelconque intelligence apaisée a survécu à cette hystérie qui s'est emparé du peuple Tunisien, il faut qu'elle s'exprime avec force avant la débâcle, et qu'elle remette toutes les pendules à l'heure…à l'heure d'une vraie démocratie consensuelle émancipée de ce vent de populisme haineux, scabreux et décidément sournois, trop sournois et manipulateur!

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