Alléluia !!! C’était inattendu, surprenant, voire inespéré…Personne ne croyait l’hôte de Carthage, capable d’une telle audace : reconnaître publiquement, solennellement, que les nahdhaouis sont des citoyens tunisiens et qu’il n’est plus envisageable d’imaginer, malgré de fortes présomptions, qu’ils soient des extra-terrestres ou pire une secte luciférienne aux pratiques bizarres et à l’accoutrement exotique !
Certes, cet aveu ou, si vous voulez, cette attestation de citoyenneté, naquit dans la souffrance et la douleur, car Essebsi aurait souhaité qu’ils fussent des ottomans, des wahhabites ou des Qataris habilement déguisés en Tunisiens, mais des analyses de leur ADN conduites par des experts suisses à Lausanne, après prélèvement d’un échantillon sur Rached Ghannouchi et Mourou, ont prouvé d’une manière éclatante qu’ils étaient Tunisiens…Ce qui a fortement déplu, par ailleurs, aux tziganes et romanichelles, qui ont vu dans cette marque de reconnaissance l’expression d’un mépris à l’égard des gens de voyage !
Mont-plaisir célébra comme il se doit cette annonce officielle et accueillit avec une ferveur mystique et une joie ineffable l’heureux évènement, se doutaient-ils, par hasard, qu’ils étaient nos frères de sang ???
Au vu de la liesse que suscita en eux la bulle papale du nonagénaire, comparable aux effets de la révocation de l’Edit de Nantes par Louis XIV, nous sommes tentés de répondre par oui !!!
Ils publièrent même, comble du zèle, un communiqué dans lequel ils se félicitèrent de la sagesse d’un Président dont les origines sont suspectes (issu, parait-il, d’une famille de pirates et flibustiers italiens) et qui eut, en dépit des réticences de son cénacle, le courage d’admettre que Rached Ghannouchi n’était pas la réincarnation de l’illustre O'kohomoxhaahketa (Little Wolf) et que B’hiri , bien que les similitudes soient frappantes, n’était pas l’avorton d’une relation coupable entre Richelieu et la Pompadour !
Une fois l’équivoque levée, les nahdhaouis se ruèrent en masse pour saluer ce geste historique de Béji Caïd Essebsi, l’émoi fut tel, que des témoins oculaires, visiblement médusés, racontèrent par le menu des scènes de jubilation hystériques dont ils déplorèrent l’excès en ce mois saint où il est recommandé de témoigner sa gratitude uniquement envers Dieu.