La Comédie humaine §Le paon!

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Elle s’habille dans le silence

Des froides apparences,

Elle se pare négligemment,

Des atours qui habilement

Masquent la fausseté de ses émotions

Leur donnant force et conviction !

Puis, vient le temps de maquiller

Son indifférence, son insensibilité…

Elle s’assoit tranquillement devant son miroir

Dont elle redoute l’âpre regard,

Elle choisit les couleurs appropriées

A la circonstance, au sentiment que le hasard lui a confié,

Elle s’apprête à jouer,

Au risque d’être houspillée,

L’accent de la sincérité, le ton de la vérité,

Elle répète chaque geste, chaque mouvement,

Chasse ses tics qui résistent violemment

A son gré voué à la comédie,

A son visage déformé par les constantes parodies !

Elle se lève, gênée et exaspérée

Par son naturel qui se réfugiait

Dans son esprit soudain loqueteux,

Livide, pâle et souffreteux,

Incapable de se mesurer à la tâche

Qui l’attendait, qu’elle apprenait sans relâche,

Comme un prestidigitateur abandonné par son agilité

Au moment où son génie excellait !

"Pourtant…je pleure…je ris…

Je souris, je console, je surgis

Lestement et avec à propos

Sans hésiter, sans chercher mes mots…

Dans le bonheur de mes amis

Auquel, promptement je m’associe,

Dans leurs deuils et leurs malheurs

Auxquels je concède, volontiers, tristesse et douleur !

Tous les artifices nécessaires…

A la joie comme à l’acariâtreté amère,

A l’amour en berne

Comme à la méfiance terne,

A la jalousie hostile et imprudente

Comme à l’amitié forte et pénétrante…

Tous les artifices nécessaires…

Au pastiche cinglant, à la simulation mensongère…

Tous sont en moi,

Comme le digne ermitage d’un homme de foi !

Mon cœur austère et ascétique

A trouvé dans cet art bénéfique

Raison de vivre et de se soustraire

Aux passions et à leur enfer !

Je l’ai éduqué à la morne impavidité,

Au froid, à la puissante aridité !

Je m’inquiète que mon esprit troublé

Suffoque ce talent qui a comblé

Ceux et celles que j’ai trompés !"

Elle se déshabille dans le silence

Des rudes et sévères remontrances…


Le paon!

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Monsieur le prétentieux de sa prétendue sagesse imbu…

Nous offrit, hautain, le décalogue de son savoir gras et dodu !

Interpellé séance tenante par notre curiosité…

Il nous fit l’affront d’épiloguer sur notre ingénuité…

Comme si l’ignorance était un péché

Qu’il fallait vexer et ébrécher !

Sourcilleux et vigilant, Il toisait l’imprudent,

Le malpropre, l’indécent…

Qui osait…oh sacrilège…le propos contrariant…

Désavouer les certitudes en toutes matières

Que le présomptueux affichait la mine altière !

Téméraires…dites-lui qu’il se trompe…

Comme une sangsue, il vous pompe

La quintessence de votre esprit enjoué

Qui avec quelque habileté

Trempait sa science dans la banalité !

Rageur et vociférant,

Tout en lui est indifférent

A ce qu’il ne connait point

Et qu’il juge…le malin…

Superflu et vain !

Il ne se gêne ni s’embarrasse

De vous reléguer au rang de crasse…

Dépouillée de tout intérêt,

Mesquine comme un affreux benêt !

Benoitement, si vous avez la répartie facile,

Chevauchez ses idées confuses et graciles,

Infligez-leur, par l’humour caustique et insolent,

La souffrance que l’on doit à tout fourbe pédant,

Car à trop être indulgent

Avec le dédaigneux arrogant,

On y perd en digne raisonnement…

En plus de perdre patience et temps !

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