Corporatisme, Omerta et vénalité...ordinaires.

Photo

Diabolisez, diabolisez...Il en restera toujours quelque chose....

Toutes les professions ont leurs bonnes et leurs mauvaises graines, toutes les professions ont leurs bons Samaritains et leurs Lucifers, toutes les professions ont leurs compétents et leurs incompétents, leurs médiocres et leurs génies, leurs prédateurs et leurs âmes probes et consciencieuses, leurs corrompus et leurs honnêtes gens....

Toute généralisation est abusive car "le tout pourri" ne fera qu'accroître les méfiances et les animosités et accentuer les malaises dans une société qui vit dans le déni et qui refuse d'assumer ses tares dont ces petites et grandes négligences devenues une particularité de toutes les professions et dont le prolongement naturel et l'indifférence à l’égard de l’éthique et le mépris de la valeur travail.

La rumeur aidant, les haines s'aiguisent se greffant sur les préjugés sociaux et leurs corollaires: jalousie et hostilité sociales à l'égard de la réussite matérielle d'autrui.

À l'évidence, ce qui nous manque le plus c'est la faculté de discernement et une analyse objective et dépassionnée de nos nombreuses défaillances....Le populisme qui sévit en Tunisie et ses pendants démagogiques ne font que jeter de l'huile sur le feu....

Le "tout pourri"

Le "tout pourri" est un abus de langage dont se gargarisent ceux et celles qui imaginent que nous partageons équitablement tous les vices et que si nous sommes vertueux, nous le sommes malgré nous.

Or, ce n'est pas cela qui inquiète le plus, mais la volonté affichée par toutes les corporations de se voiler la face et de regarder ailleurs quand l'honnêteté intellectuelle et la bonne foi exigent de se montrer intransigeants et sévères envers les brebis galeuses et les chiens errants, qui, par leur comportement carnassier ou laxiste, portent préjudice à toute une corporation.

Le "tout pourri" nait de la conviction chez le citoyen lambda que l'impunité est devenue la règle, que l'omerta est pratiquée à outrance par toutes les professions et que erreur, vénalité, corruption, incompétence et médiocrité ne doivent pas nous interpeller outre mesure parce que ces tares seraient communes à tous les Tunisiens.

Certes, il est malsain de décréter qu'une personne est coupable sans que cela n’ait été préalablement vérifié et prouvé, mais le Tunisien s'empresse de juger et de condamner en fonction de l'a priori qu'il a et sur lequel il fonde ses sentences.

De ce point de vue là, nous sommes très peu rigoureux et préférons nos préjugés à la vérité et à l'évidence.

Les médecins, toutes spécialités confondues, ont raison de se sentir dénigrés et calomniés, mais, au-delà du réflexe corporatiste, ils doivent s'interroger sur cette attitude suspicieuse à leur égard et sur la méfiance qu'ils suscitent auprès de certains citoyens. Réduire cela à une question d'oseille, de train de vie et de jalousies me semble très simpliste.

Il n'y a pas de sots métiers, il n'y a que de sottes gens

J'ai toujours pris mes distances des corporatismes et de cette espèce d'autosatisfaction suffisante, cynique, maladroite qui en caractérise certains. Vanité et arrogance ne sont pas spécifiques à certaines professions et ne nécessitent ni grandes études ni une noblesse acquise par ce surcroît d'humanisme lié au métier que l'on exerce.

Ce que je note aujourd'hui, indépendamment des affaires en cours, c'est que le zèle corporatiste l'emporte sur la raison, sur les règles du vivre-ensemble et sur la faculté de discerner le bon grain de l'ivraie.

De la même manière que je condamne la diabolisation perfide d'une profession eu égard aux erreurs et abus de quelques uns, je m'oppose à ces solidarités factices, à ces fronts corporatistes dont le dessein sordide est de se prévaloir d'une forme d'impunité justifiée par une soi-disant noblesse de la profession ou par la respectabilité sociale que son exercice suppose.

Il n'y a pas de sots métiers, il n'y a que de sottes gens

Commentaires - تعليقات
Pas de commentaires - لا توجد تعليقات