Quand l’illettrisme vulgaire saccage le patrimoine !!!

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L’ancien palais beylical de Carthage, devenu depuis 1983, et plus tard sous la dictature analphabète de Ben Ali, le siège de l’Académie tunisienne (Beït El hikma), a été soumis avant-hier à l’épreuve la plus pénible et la plus insupportable de sa si longue et riche histoire : une torture infâmante pratiquée sournoisement par un entrepreneur indélicat, des maçons que l’on ne soupçonne pas d’être des sculpteurs de notoriété mondiale ou des restaurateurs émérites et des pioches rudimentaires et malhabiles utilisées sciemment comme instruments de torture !

Ceux qui ne connaissent pas Beït El Hikma à Carthage ignorent probablement que l'entrée principale est ornée de deux pilastres et surmontée d'un fronton portant les armoiries des Beys....Or, Monsieur Abdelmajid Charfi a décidé d'entreprendre des travaux et de démolir ce fronton qui a résisté au temps et au vandalisme voyou du novembrisme.

Notre académicien ignore probablement que le palais Ahmed Zarrouk est un monument historique et qu’à ce titre, il doit être protégé, sauvegardé et préservé, tâche qui est confiée à l’Institut national du patrimoine , qui, dans un communiqué abracadabrantesque nous informe qu’il n’a accordé aucune autorisation pour que ce fronton soit vandalisé et qu’il a exigé l’arrêt immédiat des travaux !!!Cela nous fait une belle jambe messieurs !!!

Ce que nous déplorons, c’est que cette décision grotesque et délictueuse ait été prise par un académicien, un fin lettré, une personne instruite, cultivée, érudite, un esthète qui n’est pas censé ignorer la valeur inestimable de ce monument historique, mais il semble qu’il ait conservé de la période novembriste ce mépris effarant à l’égard de l’art et de la culture, du beau et du raffiné !!!

Il existe une sacralité que confère l’histoire à ce palais beylical. Seule une utilisation judicieuse et respectueuse de son caractère historique ou architectural pourrait garantir sa pérennité. Il est regrettable que l’Etat ait laissé à l’abandon les palais beylicaux (celui d’Hammam-Lif notamment) et que ceux-ci tombent aujourd’hui en ruines faute d’entretien, de restauration et de réhabilitation. Cela confine à l’absurde et révèle malheureusement outre à l’incurie, l’indifférence cynique et froide de l’Etat envers nos monuments et notre patrimoine historique.

Depuis l’avènement du benalisme ,ce phénomène de dégradation du fait culturel s’est accéléré et s’est amplifié si bien que recenser tous les abus et tous les crimes caractérisés à l’encontre de nos monuments historiques serait une œuvre titanesque !

Il suffit d’observer le sort réservé à nos sites archéologiques les plus prestigieux, tantôt négligés et délaissés, tantôt victimes de la rapacité mafieuse du secteur immobilier, pour comprendre l’ampleur de la catastrophe et l’aspect sinistre de cette tragédie !

Le rapport du Tunisien à la culture et au patrimoine....

On peut démolir en toute impunité le fronton de Beït El Hikma, transformer une salle de cinéma en gargote, raser un théâtre pour y implanter à sa place un centre commercial, vendre librairies et bibliothèques à des illettrés pour que l'espace soit dédié aux articles et produits de contrefaçon turcs ou chinois, geler les salaires des universitaires et chercheurs parce qu'ils refusent que notre université se mue en mouroir et qu'elle éteigne l'intelligence au profit de la bêtise et de l'ignorance.....Occire l'école publique et encourager l'abandon scolaire pour grossir les rangs de la délinquance....Il y a un constipé du bulbe qui s'est exclamé un jour :"آش نعملو بيهم الكتب"..

Un pays qui a été gouverné pendant 23 ans par un analphabète, une meute de mafieux affamés et des bataillons de sous-fifres corrompus et opportunistes dont Abir Moussi est le colifichet, ne peut pas espérer mieux, le legs est celui-là et c'est le triomphe des valeurs de pacotille et de la vulgarité, je sais que c'est un truisme, mais encore faut-il le rappeler aux amnésiques.

Qui doit-on blâmer ??? Ceux qui profitent de l’imbécillité commune et la consolident sournoisement par une sous-culture agissant davantage sur l’instinct que sur l’intellect, ou bien ces esprits anesthésiées, ces consciences endormies soumises au diktat de cette sous-culture maligne, périlleuse et probablement nocive au point d’étouffer toute forme d’intelligence, tout libre-arbitre, tout sens critique !

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