L’illusion consiste à croire, benoitement, que la veulerie peut reconnaitre ses torts et admettre que le pardon n’est légitime que si l’erreur est reconnue, pleinement assumée et convenablement réprimandée.
Or, les « rejetons de la dictature », ses avortons et ses orphelins ont été en permanence, en dépit des contritions passagères et mensongères, dans le déni de la vérité, estimant que les exactions et toutes les cruautés commises sous la dictature ne méritaient pas sanctions et que l’impunité, quoiqu’immorale et immonde, devait leur être accordée et garantie sous peine d’entraver et durablement tout le processus démocratique en cours en Tunisie.
Toutes nos craintes ont été confirmées hier à l’ARP au cours d’une séance plénière où l’ancien régime, rabiboché et revigoré, s’est évertué à liquider définitivement la justice transitionnelle sous prétexte que celle-ci était devenue un instrument pernicieux au service de la vengeance et de la discorde !
Les partis politiques issus du défunt RCD ne stigmatisaient pas uniquement l’IVD et sa présidente Madame Sihem Ben Sedrine, ce qu’ils critiquaient en réalité c’est ce régime démocratique auquel ils n’étaient pas habitués et qui les empêchait de confisquer l’Etat comme jadis et de soumettre ses institutions à leur diktat.
Cette parodie de procès à l’IVD intenté par des députés véreux et corrompus, à la solde des lobbies mafieux, révèle, si besoin est, que l’intention est d’entrainer le pays dans un conflit pouvant conduire à des situations explosives et chaotiques, propices à un putsch et à un retour à la case dictature.
De telles velléités putschistes existent depuis 2011 et si elles ont été déjouées c’est parce que le peuple Tunisien, dans sa grande majorité, hormis les fascistes et leurs affidés, s’est fortement mobilisé pour défendre et protéger sa démocratie naissante et pour contrarier toutes les cabales fomentées par les nervis du RCD et leurs soutiens dans les médias et dans certaines institutions.
Toutes ces complicités n’étaient pas équivoques, fussent-elles surprenantes pour quelques néophytes du maelström politique tunisien, elles étaient prévisibles du fait que l’Etat profond a toujours entretenu des relations incestueuses avec le RCD et ses dérivés et que la subalternité de l’Etat profond, son assujettissement à la mafia locale n’était pas une vue de l’esprit mais un modus operandi vieux de soixante ans.
Etrange que nos vaillants démocrates aient privilégié les querelles de clocher et les rodomontades grotesques et qu’ils aient complaisamment et imprudemment cédé à leur narcissisme farfelu au point de croiser le fer avec leurs vieux alliés, alors que les survivants du benalisme, pourtant moralement déchus par leurs forfaitures ignobles, se rassemblaient sous la bannière de Béji Caïd Essebsi et préparaient la « reconquista »…, se travestissant, tantôt en bourguibistes, tantôt en modernistes, tantôt en progressistes…avec l’aide sans doute cynique et imbécile de la gauche tunisienne, dévoyée par ses inimitiés idéologiques chroniques envers Ennahdha… celui qui cède à la haine ou à la jalousie perd toujours face au pervers.
Les gentils démocrates sont attendrissants, que dis-je....affreusement pathétiques et pitoyables, ah cette compassion envers leurs tortionnaires !!!Cette espèce d'empathie grotesque envers les mafieux et leurs rejetons!!! Ah, ce mépris de soi, cette petitesse !!!
Les félons admirent votre complaisance, et vous la rendent bien!!!
Pourtant ce n’est pas faute de les avoir prévenus, en l’occurrence de leur avoir dit que la politique ne s'apprend ni dans les séminaires, ni dans les colloques, ni dans les laboratoires, ni dans les marabouts.
La politique doit s'inspirer d'un seul idéal : servir sans se servir, œuvrer pour le bien commun, être désintéressé et contribuer à l'essor d'une nation avec le souci constant de se soumettre à l'intérêt général.
La politique si elle est saine et vertueuse, elle se soustrait aux bassesses des opportunistes et à la petitesse des carriéristes, elle combat les égoïsmes et les discriminations, elle instaure la justice et l'équité, elle s'efforce d'imposer le droit et l'égalité de tous devant la loi.
La politique mesquine, féroce, vorace, cupide n'en est pas une, elle est le colifichet des voyous, des pervers, des mercenaires, des professionnels de la corruption et du clientélisme.
En sept ans, j'ai constaté que les dérives actuelles sont toutes imputables à ces mercenaires sans vergogne, ils sont nombreux, ils sont partout.
La mafia est nue...ses complices aussi....
Je suis persuadé que la sentence de l'histoire sera sévère à l'encontre de ceux et celles qui ont contribué soit par leur bêtise, soit par leur ignorance, soit par leur opportunisme, soit par leur veulerie au retour de l'ancien régime et de ses sbires, ce qui se passe à l'heure qu'il est à l'ARP prouve, si besoin est, que le régime mafieux et ses affidés ont l'habitude de l'impunité, que leur seul souci est de réhabiliter les coquins et les catins et d'enterrer tout espoir en un État qui ne soit pas le réceptacle de leur perversion morale.
Ceux qui font semblant de ne pas avoir compris les enjeux réels, ne sont pas stupides, ils sont complices et à ce titre ils ne bénéficient d'aucune circonstance atténuante.
Un État démocratique, un État de droit, un État fort de sa légitimité constitutionnelle, un État souverain et indépendant, un État où le citoyen n'est ni berné ni manipulé est tout le contraire d'un État hors-la-loi et voyou…
Si vous estimez que vos enfants ne sont pas censés vivre les mêmes humiliations que vous, agissez en citoyens libres et dignes.