Il est vrai que nous ne sommes plus à une étrangeté près en Tunisie et que les êtres les plus sordides, les plus malsains, les plus infréquentables et les plus inconsistants ont pignon sur rue et qu’ils affichent sans aucune pudeur et avec une exubérance pathologique leur frivolité et leur petitesse !
Nous sommes très bien lotis en la matière si bien que la concurrence se fait rude et féroce entre des personnages exotiques, affamés de gloire, falots et sans relief, de vrais bouffons qui se sont vite acclimatés au contexte politique actuel alors qu’ils figuraient parmi les bachibouzouks de l’ancien régime et formaient le gros de son bataillon !
Nabil Karoui est un fantoche dont la réussite s’explique largement par ses accointances avec les Ben Ali, par son opportunisme qui l’a conduit ensuite dans les bras de Béji Caïd Essebsi et par son aptitude à flairer le bon coup quand les vents sont défavorables, l’adversité goguenarde et qu’il est obligé de négocier des virages mortels !
Reconnaissons-lui cette qualité : en bon hâbleur, il sait vendre et se montre habile dès lors qu’il est contraint de baisser froc et pavillon et de jouer la carte de la survie !
Il s’y connait en esbroufe et en grand gaillard effronté, il noue des amitiés improbables quand il sent que ses intérêts sont menacés et que sa fortune, aux origines douteuses et frauduleuses, peut lui créer des inimitiés assez coriaces et entreprenantes !
C’est en bourgeois prolétaire, rôle qu’il affectionne particulièrement, qu’il se présente désormais à l’opinion publique, ça aurait été un gag, si le bon samaritain à ses heures perdues, n’avait pas reçu l’appui inespéré de Mongi Rahoui dans la bataille qu’il livre à Youssef Chahed et à son gouvernement, appui qui discrédite l’un et l’autre mais pour des motifs différents.
Si nous devons aujourd’hui souffrir les humeurs de ces turlupins et de leurs fantassins c’est parce que le nanisme politique en Tunisie est devenu une vertu si bien que des escogriffes patentés imaginent avoir aura et charisme qui les autorisent à nous narguer du haut de leurs pitreries d’enfants gâtés et capricieux !
Cela nous esquinte certes les nerfs, mais tôt ou tard la raison finira par prévaloir et par mettre au rebut ces imposteurs. Nous ne méritons pas toute cette misère, nous ne méritons pas ce spectacle pathétique œuvre d’êtres dérisoires et insignifiants, nous méritons mieux !