Le bilan catastrophique de Nidaa Tounès…قلة الحياء

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Deux gouvernements successifs, dont un, le premier, qui fut chassé d’une manière humiliante, une large majorité au sein de l’ARP, assez confortable, arithmétiquement, pour consolider l’action gouvernementale et assurer son efficacité, une opposition peu percutante, peu saignante, à cause de ses divisions et de ses querelles puériles, des médias acquis à la cause de Nidaa Tounès, mais, en dépit de tous ces avantages, les résultats sont dérisoires même si on peut mettre à l’actif des deux gouvernements quelques petits exploits, des prouesses d’une rare génialité, dont notamment : le retour de la statut équestre de Habib Bourguiba à l’avenue portant le même nom et l’enrôlement de quelques vieilles figures du défunt RCD.

Trois ans après sa victoire aux législatives et aux présidentielles, le bilan de Nidaa Tounès est cataclysmique:

-Pas de cour constitutionnelle, il semble qu’elle ne figure pas, bien qu’indispensable, parmi les priorités de Nidaa Tounès et de ses alliés.

-ISIE, HAICA, IVD....fonctionnent avec la moitié de leurs effectifs, parce que les élus de ce gloubi-boulga désertent le parlement et refusent que les candidats soient indépendants ce qui est de nature à contrarier leurs plans. (Après le spectacle honteux d'hier, les élections municipales, c'est de moins en moins probable.)

-Augmentation du déficit public et de celui de la balance commerciale d'où un solde budgétaire négatif alors que le taux de croissance, extrêmement faible, stagne dangereusement.

-Dépendance financière de plus en plus accrue vis-à-vis des institutions financières par le truchement d’emprunts non rentables destinés surtout à la consommation alors que l’endettement aurait eu un sens s’il était destiné à la relance de l’investissement dans de vastes secteurs moribonds et par ricochets, il aurait permis la création de nouveaux postes d’emploi.

-Absence de stratégie et de vision en matière de santé publique, de culture et d’école, hormis quelques réformettes sans envergure.

-Une lutte contre la corruption circonscrite à quelques barons mafieux, en somme des seconds couteaux, alors qu’en matière de lutte contre la fraude fiscale, l’évasion fiscale, la délinquance économique, la vraie corruption qui caractérise notre bureaucratie et entrave toute volonté d’engager un combat sans merci contre ce fléau, rien ou presque n’a été fait.

-Crise économique, sociale aux proportions effrayantes...avec en prime une société de plus en plus disloquée, le délitement du lien social s'explique par une gouvernance qui est incapable d'imaginer un modèle socio-économique susceptible de réduire les multiples fractures sociales et régionales.

-Des lois désuètes, anachroniques, incompatibles avec l'esprit et la lettre de la Constitution, donc parfaitement anticonstitutionnelles.

-Le bilan de la présidence se réduit à un seul fait, même s’il n’est pas anodin: une loi scélérate visant à blanchir les escrocs et corrompus et à laquelle résiste la société civile.

-Nidaa a perdu la majorité de ses fondateurs qui, pour ne pas chômer, ont créé trois ou quatre succursales, pourvu que chaque "petit leader" ait l'impression de commander une poignée de cruches et d'opportunistes.

هذه قلة الحياء....

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