Je ne sais pas dans quelle école nos chroniqueurs et chroniqueuses ont appris à argumenter, mais il me semble que ce soit une bien mauvaise école !
La règle n’est pas d’interpeller l’interlocuteur sur une question précise, de solliciter une réponse qui soit claire et sans fioritures, d’attendre sa réponse et d’en évaluer la pertinence et la justesse, non, c’est du gâchis, cela n’intéresse pas le chroniqueur dans la mesure où il considère son vis-à-vis comme un ennemi à abattre, un adversaire à décapiter, un imbécile prêt à sauter à pieds joints dans le piège qui lui a été si grossièrement tendu !
Il n’existe pas de débat d’idées, il n’existe même pas de volonté d’en instaurer un, ce qui prévaut c’est la mauvaise foi du chroniqueur, sa rapacité, son désir d’occire l’invité, de l’humilier, de le tourner en dérision en exerçant sur lui une pression telle que ce dernier finit par être déstabilisé et par conséquent devenir la proie facile de ces « charognards de l’information ».
S’ils sont excessifs, roublards, intellectuellement malhonnêtes, grognons, goguenards, arrogants, c’est parce que leur tâche leur recommande d’intimider l’hôte indésirable pourvu qu’il soit irascible et qu’il réponde à leurs agressions constantes et insupportables par un surcroit d’agressivité qui le dessert, lui, le premier, car, en s’agitant comme eux, il va céder à la colère et pour ainsi dire tomber dans le panneau !
Ces « roquets » qui mettent à l’épreuve chaque soir les nerfs et les tympans des téléspectateurs tunisiens, ont cette bave rageuse et cette acrimonie, ce fiel des gens haineux, viscéralement, radicalement sournois et venimeux…
La révolution ainsi que la liberté d’expression au lieu de leur restituer cette dignité dont ils ont été dépouillés sous la dictature, ont au contraire, accentué, jusqu’à la caricature, leurs turpitudes morales et leur indécence intellectuelle.
Ces forbans n’ont ni idéaux ni principes, ils ont été dressés pour mordre les mollets de ceux qui ont chassé leur « tyran chéri », ses courtisans et sa smala mafieuse, leur fonction est d’avilir la révolution, de la dénigrer, de la dégrader au moyen de leur faconde de commères féroces et mal éduquées.
De telles vipères ne prospèrent que dans les marécages nauséabonds et fétides du mercenariat journalistique…Sont-ils dangereux ? Non, ils sont aussi écœurants, répugnants que leurs bailleurs de fonds institutionnels et idéologiques !
L’hystérie n’est pas un phénomène culturel mais la preuve d’une névrose non-assumée !