Il est vrai que cette pétition (cliquez ici) aurait eu quelque respectabilité et probablement une certaine crédibilité si la plupart de ses auteurs, sinon tous, n’étaient pas des intrus, ou pour être plus intelligible, de faux intellectuels, qui de la manière la plus éhontée qui soit, ont profité des 23 années de jachère artistique et culturelle imposée par Ben Ali, pour se hisser lamentablement au rang peu enviable de bateleurs du despote et de sa camarilla.
Il suffit de parcourir la liste des pétitionnaires pour se rendre à deux évidences : la première, c’est qu’ils sont tous issus de la même école, la seconde c’est que leurs vrais tourments n’ont rien d’éminemment « patriotiques » mais qu’ils s’inscrivent dans leur lutte incessante contre la mise en œuvre d’un vrai projet démocratique et progressiste qui les mettra à l’écart des privilèges indus dont ils bénéficient grâce à leurs allégeances politiques, médiatiques et idéologiques, bien que ce dernier terme ne s’adapte pas vraiment à leur mentalité d’alligators voraces et insatiables.
Ces contempteurs de l’intelligence et du génie méprisent tout ce qui est de nature à révéler leur petitesse et leur servilité, ils sont dédaigneux à l’égard de ceux qui dénoncent leur veulerie, leur corruption et leur prostitution intellectuelle.
Ils portent tous les stigmates de ce « novembrisme » voyou, mafieux, illettré et scélérat et s’accommodent de toutes les tricheries pourvu que leurs intérêts ne soient ni ébréchés ni remis en question.
S’ils ont survécu au 14 janvier 2011 c’est parce qu’ils ont su être prudents, circonspects, discrets, attentifs au moment où il fallait rebondir pour être enrôlés par les résidus de l’ancien régime ou par quelques nouveaux mécènes opportunistes et aussi ignares et vulgaires qu’eux.
Experts des mares polluées et des eaux glauques, ils usent et abusent de leur poujadisme de populistes d’extrême-droite, en dépit de l’emballage ou du vernis progressiste, pour convaincre les plus sceptiques d’entre nous qu’ils sont ou qu’ils incarnent l’art et la culture tunisienne, or, s’il y a des personnes qui ont avili l’art et la culture en Tunisie, qui les ont dégradés, qui ont œuvré pour que des générations entières de Tunisiens soient rétifs au bon goût, aux valeurs artistiques, esthétiques, philosophiques qui élèvent l’homme et l’empêchent d’être asservi par leur prurit culturel dégoûtant et écœurant…ce sont eux !
Nous sommes victimes de notre indulgence, de cette indigence intellectuelle enracinée en nous par l’école sinistrée de Ben Ali, de notre si attendrissante complaisance qui nous expose quotidiennement aux sournoiseries mesquines de ces êtres falots et insignifiants, de ces flagorneurs carriéristes aux ambitions démesurées inversement proportionnelles à leur imagination.
Il semble que cette si insouciante médiocrité et son pendant la corruption soient la caractéristique immémoriale de notre pays.