Monsieur le ministre de la santé publique devrait prendre de lexomil !

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Il est malaisé de tirer sur l’ambulance à fortiori quand l’ambulancier est le ministre de la santé et qu’il n’a pas encore eu le temps de déballer ses cartons et de serrer les paluches du personnel pléthorique de son ministère !

Vous me dites qu’il est coutumier du fait et que ses passages éclairs d’un ministère à l’autre l’ont probablement instruit sur la manière d’être ministre sans portefeuille, puisque à peine nommé, ses déboires commencent et que ses maladresses aidant, il réussit, en dépit de toute sa mauvaise volonté, à instaurer ce climat hostile et empreint d’animosité si nécessaire à son éjection !

A l’évidence, le personnage, habitué aux fastes des mondanités farfelues de notre bourgeoisie locale, ne parvient pas à maitriser le sabir étrange et grivois de ses concitoyens, ce baragouin populaire qui écorche ses saines oreilles de ministre maniéré et un tant soit peu timide et puceau !

Je sais que ce normalien de vocation est un bon mathématicien, mais l’algèbre et la géométrie dans l’espace ne font pas de vous un bon ministre car l’équation suppose plusieurs inconnues et les variables sont si nombreuses que le néophyte y perd régulièrement son latin.

Venons en aux faits : l’épisode regrettable des urgences de l’hôpital Sahloul n’est guère anodin, il confirme toutes nos appréhensions quant à ces incivilités récurrentes dont se rendent protagonistes des malades(ou accompagnateurs) excédés et irrités par les services lamentables et l’accueil indigne que leur réserve l’institution hospitalière en Tunisie.

Néanmoins, ces défaillances chroniques ne sont pas imputables au personnel médical et paramédical mais à l’Etat qui assume la part de responsabilité la plus grande dans l’état de délabrement avancé de la santé publique en Tunisie.

Les causes ne sont pas strictement budgétaires, elles s’inscrivent dans une logique d’abandon au profit du secteur privé ce qui implique que la qualité des soins s’en ressent irrémédiablement car l’hôpital négligé et délibérément appauvri deviendra le sanctuaire des indigents alors que les nantis s’orienteront vers le privé !

En outre, si violence et vandalisme affectent aujourd’hui les hôpitaux et que le saccage des biens publics devient la règle, c’est que le laxisme des uns et l’irresponsabilité des autres y sont pour beaucoup dans cette dérive périlleuse.

Que des délinquants, des bandits, des voyous dévastent un hôpital, se déchaînent sur le personnel, brutalisent médecins et infirmiers, est un phénomène abject et infâme qui tend à se généraliser à cause de la magnanimité de la société et de son indifférence. L’impunité est un luxe qu’un pays en crise comme le nôtre ne peut plus se permettre même si la répression peut s’avérer parfois contreproductive.

Cependant, les déclarations du ministre sont ridicules, pathétiques et farfelues, exprimer de cette manière l'impuissance de l'Etat et son incapacité à endiguer ce fléau, est une façon d'encourager les comportements extrêmes, menacer de ne pas réparer ou remplacer ce qui a été détérioré est irresponsable et révèle une forme d'infantilisme dans la manière de traiter le phénomène de la violence.

Monsieur le Ministre, qui menacez-vous exactement ? Les citoyens ? Le contribuable ? Si votre téléviseur tombe en panne, libre à vous de ne pas le réparer, si vous êtes agressé, libre à vous de ne pas porter plainte, cet hôpital est un bien public, il n’est ni le vôtre ni le mien, les dégâts occasionnés par ces brutes doivent être réparés, les délinquants doivent subir la pire des sanctions et vous, vous devez vous atteler à réhabiliter nos hôpitaux, à les rendre plus accueillants, moins sinistres, moins délabrés, mieux équipés et adaptés au 21ème siècle. C’est votre tâche, c’est votre fonction qui l’exige, c’est votre devoir !

Par votre attitude arrogante d’enfant gâté, vous avez humilié vos compatriotes, personne n’est assez patient pour supporter les éructations d’un ministre capricieux !

Un ministre, s'il n'assume pas les responsabilités qui sont les siennes, doit s'en aller, vociférer devient forcément tragi-comique.

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