Bien que Youssef Chahed se plie à leurs volontés, les rapaces veulent sa peau !

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A l’approche des élections législatives et présidentielles de 2019, les chacals sortent du bois, organisent les rassemblements les plus douteux et semblent avoir trouvé en l’hôte de Carthage, un allié de circonstance susceptible de les aider à repousser la déferlante démocratique et à maintenir leurs privilèges, qui, faut-il le préciser, n’ont jamais été menacés ni par la Troïka ni par les gouvernements qui lui ont succédé !

Cela semble invraisemblable voire paradoxal, mais en dépit de l’étrange empathie de la « Tunisie révolutionnaire » envers les vestiges de l’ancien régime, ses nervis, ses thuriféraires, ses vassaux, ses Castafiore et ses lolitas, malgré cette indulgence suspecte et cette pusillanimité incroyable des démocrates vrais et faux envers les avortons véreux du benalisme, ceux-là nourrissent envers la Révolution et la Constitution qu’elle a enfantée une haine féroce dont découlent ponctuellement des actions de déstabilisation visant à accroitre la peur et la méfiance du peuple tunisien.

Le prétexte ou l’alibi est Ennahdha et l’islam politique, mais en réalité, ce qui les inquiète le plus c’est de voir émerger une classe politique moins timorée et moins prudente qui engage avec ces reliques de la dictature cette « guerre » qui aurait dû être conduite en 2011 au moment ou ébranlés, honnis par le peuple, effrayés par cette grosse lame de fond populaire qui cherchait à en découdre avec les piliers institutionnels, financiers et médiatiques du régime kleptocrate, les naufragés du « novembrisme » apeurés et pris de panique, se terraient dans leurs caniveaux dans l’espoir que cette colère retombera.

Ils ont été habiles et ont su ronger leurs freins en silence, après avoir laissé « la déferlante haineuse » s’engluer dans ses contradictions et dans ses querelles idéologiques et identitaires, querelles dont ils ont profité et qu’ils ont par ailleurs alimentées et suscitées, ils sont revenus progressivement sur le devant de la scène grâce à l’essoufflement du courant révolutionnaire et aux multiples couacs (grèves, contestations populaires, corporatismes, campagnes de dénigrement constamment menées par les médias à la solde de l’ancien régime..) qui ont perturbé la transition démocratique et accru la défiance envers ses protagonistes !

Cependant, le facteur le plus important dans leur résurrection est incontestablement l’émergence de Nidaa Tounès et le ralliement autour de Béji Caïd Essebsi d’une bonne proportion de la gauche tunisienne et de militants syndicalistes, qui considéraient que l’ennemi principal était Ennahdha et qu’il fallait réduire son impact sur la vie politique en Tunisie.

Venons-en à ce qui nous interpelle aujourd’hui, après l’émiettement prévisible de Nidaa Tounès, l’isolement du Président de la République, la montée en flèche de Youssef Chahed, illustre inconnu, protégé de Béji Caïd Essebsi, enrôlé par ce dernier en vue d’en faire un premier ministre docile et obéissant, quelqu’un qui soit plus reconnaissant qu’Essid et qui cède les pouvoirs que lui attribue la Constitution de 2014 à un Président avili par le peu de prérogatives dont il dispose, lui, qui est issu de l’école des dictateurs et dont le bréviaire contient l’ensemble des textes liturgiques du bon despote !

Mais la sagesse des vieux peut se heurter à l’ambition des jeunes, si bien que ces derniers commettent souvent le parricide pour se libérer du joug de leurs protecteurs et se frayer le chemin qui est le leur…

Ce n’est point de l’ingratitude, c’est plutôt un désir d’autonomie et une manière, peut-être velléitaire, d’affirmer sa personnalité et d’aller à la quête de sa destinée, fût-elle, entachée d’un comportement « blâmable ».

Chahed a réussi à damer le pion au « vieux » et à le mettre en quarantaine, bénéficiant du soutien au sein de l’ARP, d’Ennahdha, assez méfiante de Béji Caïd Essebsi et de ceux qui ont déserté le navire « Nidaa » depuis que le matelot Hafedh Caïd Essebsi l’a mis en cale sèche.

Sauf que le Président, acculé dans ses derniers retranchements, n’a pas supporté ce camouflet, se sentant humilié, il prit la tête du maquis et commença à préparer la riposte en associant aux représailles tous ceux , qui par jalousie, par rivalité ou par inimitié, considéraient que l’arrogance de Chahed méritait correction et que sa chute leur permettait d’entrevoir leur avenir politique avec plus de sérénité,

Or, la concurrence est rude au sein de ce maquis où les Jomaa, Hafedh Caïd Essebsi, Saïd Aïdi, Yassine Brahim, Néji Jaloul sont aux aguets et fourbissent leurs armes en vue de la course vers la kasbah pour les uns et vers Carthage pour les autres, ce qui les maintient unis jusqu’ici c’est leur volonté commune de neutraliser Youssef Chahed, une fois ce défi relevé, ce maquis connaitra certainement des dissidences spectaculaires et des trahisons ahurissantes.

Youssef Chahed n’est pas un enfant de chœur et quoique agacé par les remous qui le menacent, il cherche à amadouer les sponsors financiers et économiques de Nidaa Tounès, en l’occurrence cette classe nantie et fortunée constituée de personnes rompues aux activités économiques délictueuses et frauduleuses autorisées par leur proximité avec le pouvoir et par leurs accointances avec les pans vérolés de l’Etat et de son administration.

C’est en ce sens que la loi de finances récemment adoptée au parlement regorge de cadeaux fiscaux et autres prodigalités dont ces rapaces vont se repaitre en échange de leur soutien au chef du gouvernement, soutien dont il a besoin , car ces alligators contrôlent les médias privés et seront d’une très grande utilité pendant la campagne électorale en termes d’achat des voix, car ces notabilités savent user de leur influence dans leurs fiefs respectifs pour « orienter » le choix des électeurs les plus exposés soit au chantage par l’emploi, soit au chantage tout court, l’argent pourra le cas échéant persuader les plus réticents parmi eux !

Toutefois et malgré ses largesses, Youssef Chahed ne semble pas les convaincre, ou probablement, le chef du gouvernement éveille la méfiance de ceux qui estiment que c’est quelqu’un d’étranger à leurs us et coutumes et partant il peut à tout moment ouvrir la boite de Pandore de la corruption et déclencher de grands malheurs, les leurs, bien évidemment !

Chahed sait que les classes défavorisées ainsi que les jeunes ne votent pas massivement , c’est pourquoi il cherche à s’adosser aux classes les plus réactionnaires de la société tunisienne , celles sur lesquelles s’est érigé le régime mafieux de Ben Ali, mais la dispersion des voix à cause de cette concurrence décrite plus haut, risque de l’affaiblir si bien qu’il doit imaginer une alliance politique susceptible de le maintenir à la Kasbah, des voix en somme qui s’ajoutent aux siennes afin de garantir la victoire d’une coalition dont la formation interviendra après les élections, comme en 2014, car, il doit ménager la susceptibilité de ceux qui voteraient pour lui volontiers pour peu qu’il s’affranchisse de la compagnie encombrante (pour eux) du Cheikh…

Il est sur le fil du rasoir, reste à savoir de quel côté il va basculer !!!Et si d’aventure il bascule dans le vide, il sera dépecé…car aucun filet de sécurité n’empêchera sa chute !

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