Le meurtre d'un ivoirien par un jeune tunisien de 20 ans dont le but avoué était de s'emparer de son téléphone peut passer pour un acte crapuleux… de racisme ordinaire ! Car, voyez-vous, porter un coup mortel contre un autre homme suppose qu'on ait baigné dans une culture qui déprécie sa vie.
Et comme la victime était noire, on peut en conclure sans difficulté que pour le meurtrier la vie d'un noir ne compte guère.
Sans vouloir faire de parallèle douteux, on sait que les chiens écrasés sur la route sont souvent le fait d'automobilistes pour qui cette bête ne vaut pas un bon coup de freins...
Et qui doute raisonnablement que ce racisme ordinaire fait partie d'une certaine culture, ou d'une certaine sous-culture bien de chez nous, surtout dans les milieux défavorisés dont sont issus les délinquants. Dire cela ne rend pas le crime - raciste ! - plus acceptable, mais rappelle qu'il existe chez nous une misère morale dont nous sommes responsables de façon solidaire et qui est une cause déterminante.
En revanche, ce qui est proprement révoltant, c'est l'empressement des autorités à vouloir minimiser le caractère raciste du crime commis, en usant du sophisme selon lequel un crime est ou crapuleux ou raciste mais ne peut pas être les deux à la fois.
C'est faux : il peut être l'un et l'autre ! C'est révoltant parce que ce pays a si longtemps souffert de cette politique misérable qui consiste à chercher à voiler certaines vérités amères et que des responsables se croient bien inspirés de continuer de se moquer de nous de la même façon...
C'est révoltant parce qu'au lieu de prendre la mesure de la gravité des faits et d'assumer ses responsabilités en tant que gardienne de la paix publique, l'administration s'ingénie à nous fourguer une hypothèse dont le seul but est de la dispenser d'agir…