Malades de leur image ?

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Y a-t-il un problème de communication en ce qui concerne les cliniques privées ?

Tout secteur d’activité peut donner lieu, ici ou là, à des dérives sans que cela se traduise pour lui par une dégradation de son image. Dans le cas d’espèce, la perception qu’en a le citoyen lambda est que ce sont des structures modernes, dotées d’un matériel à la pointe du progrès, mais pour lesquelles, dans le meilleur des cas, la froide logique de la rentabilité l’emporte sur le service rendu à autrui et, dans le pire, l’âpreté au gain devient tellement criante que, malgré les compétences et la performance des équipements, la santé du patient devient une affaire tout à fait secondaire et marginale…

Il y a une révolte qui couve dans beaucoup de familles tunisiennes au sujet des cliniques privées, avec parfois des plaintes devant la justice, dont l’écho parvient, mais l’absence d’une offre concurrentielle que pourraient servir les hôpitaux publics oblige souvent à une forme de résignation.

Fondée ou pas, cette perception ne peut que nuire à la... bonne santé des cliniques privées. Sachant que, en ces temps de crise de notre tourisme, elles représentent non seulement un îlot de survie mais la possibilité d’une relance, sur de nouvelles bases, pour la destination Tunisie.

Le tourisme de santé représente en effet un formidable filon, à deux pas de l’Europe et de nos voisins maghrébins. En ce sens, la responsabilité des cliniques privées dépasse le cadre de leurs seuls intérêts. La question de leur image revêt une dimension nationale.

Il y a une bonne et une mauvaise façon de résoudre le problème de l’image. La mauvaise consiste à s’installer dans la polémique en prétendant que les accusations d’abus sont elles-mêmes abusives. Contre-attaques stériles qui auront pour résultat que, dans l’esprit des gens, au lieu d’écouter les critiques qui lui sont adressées, la profession se replie, par esprit de corporatisme, dans une attitude de dénégation qui lui fait perdre sa crédibilité. Car les dépassements existent bel et bien. Cette façon de résoudre le problème de l’image est en réalité une façon de l’aggraver.

La bonne façon de le résoudre est de prendre les devants des critiques en créant les conditions d’un contrôle plus strict des dépassements. En l’absence d’une surveillance active de la part du ministère, c’est à la profession de montrer que, de façon sérieuse, elle prend les choses en main et qu’elle est capable de sévir.

C’est elle qui, plus que tout autre, est capable de faire preuve de sévérité dans l’intérêt du secteur... Une telle attitude ne revient pas à faire le jeu des «mauvaises langues» : c’est au contraire une manière de les faire taire d’une façon qui convainc tout le monde.

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