Pourquoi la juridiction militaire est-elle impliquée dans l'affaire Khiari ? Si c'est parce qu'on a mis en cause le "chef des armées", on se demande si, demain, des critiques plus anodines contre le président de la République ne vaudront pas à leur auteur le même traitement.
Où est la limite ? En quoi la juridiction civile est-elle incompétente ? En quoi la justice militaire est-elle concernée par les agissements d'un député trublion aux accusations fantaisistes ? Est-elle vraiment dans son rôle ? On comprend que certains rêvent d'un ordre où les militaires se mêleraient de tout. Mais les autres ?
En attendant, cette décision de recourir à la justice militaire achève de conférer aux accusations une dimension qui n'est sans doute pas la leur. C'est une décision de pompier pyromane. Mais avec, en prime, un glissement dangereux en dehors des rails démocratiques.