Il arrive qu'on se lâche, ou qu'on lâche le morceau, et qu'on se retrouve le bec dans l'eau, comme qui dirait. Alors, je republie ici ce que j'ai écrit au gré d'un échange en vertu de l'opinion que tout le monde a droit à une seconde chance dans la vie, même nos pensées :
Le texte tout entier est immuable mais le sens, lui, demeure caché. Toute lecture littéraliste, et donc passive, tombe rapidement dans de grandes difficultés. Le sens de chaque verset doit à mon avis demeurer attaché à la question du sens de la décision divine fondamentale, qui est de faire irruption dans l'existence d'un homme, d'un Arabe, qui baigne encore dans un univers polythéiste, et de l'engager avec les autres Arabes dans une révolution religieuse et culturelle qui les fait passer d'une existence locale à une existence universelle, où ils prennent part au destin de l'humanité.
Cette révolution comporte ses violences. Le texte les reflète. Il les accompagne. Il pousse le peuple, y compris en usant d'un langage qui relève du registre de la peur…
Quel était l'intérêt de Dieu que cette "révolution" ait lieu, en ce lieu précis et à cette époque précise, et qu'il s'engage lui-même par la puissance de sa parole ?
C'est en revenant à ce point que les choses peuvent recevoir un sens nouveau, qui nous concerne directement, nous autres enfants d'une autre époque, qui parlons un autre langage, qui n'avons plus peur des mêmes choses, qui ne croyons plus les mêmes choses… mais qui restons toujours sous le coup d'une inquiétude sur le sens de notre existence sur terre et sur le besoin de lui donner une dimension universelle, qui nous sorte de notre existence trop locale.
La question nous concerne en tant qu'héritiers du message par nos parents, nos grands-parents, etc, mais elle peut également interpeller les autres. Nous ne sommes pas seuls à devoir donner un sens à l'événement.