-‘’ لم نذهب الى افغانستان لبناء الدولة هذا ما قاله الرئيس الأمريكي بايدن اليوم !! كان بإمكان امريكا ان تحول افغانستان على غرار مافعلت بألمانيا واليابان بعد احتلالهما بعد حرب مدمرة لكنها اختارت ان تسلمها لطالبان بعد عشرين سنة من الغزو ، الحالة الميليشاوية والفاشية الاستبدادية في منطقتنا بالضبط ماتريده أمريكا ، هذا الخطأ الاستراتيجي والعمى بالرؤية سوف ينعكس سلبا على أمريكا في نهاية المطاف، وستفشل وتخسر في صراعها الكوكبي مع الصين وروسيا!
- طالبان والحوثي وجهان لعملة واحدة هذه العملة بوجهيها محببة للغرب ، مالا يريده الغرب انظمة ديمقراطية ودول مدنية في الشرق الأوسط، ولذلك تآمر وبارك التآمر على ربيعنا العربي وثوراتنا السلمية، لكن سنكون ضد الفاشية الدينية بشقيها الشيعي والسني ، ضد طالبان والحوثي بنفس القدر والكيفية.
- لاحظوا سوء التوقيت ، في الوقت الذي سُلّمت فيه افغانستان لطالبان جرى الانقلاب على الديمقراطية في تونس بهدف اقصاء النهضة ، الحقيقة أن حركات اسلامية كثيرة ستندم انها اتبعت نهج النهضة ولم تفعل ما فعلته حركة طالبان !!! للأسف هذا هو الدرس الأسوأ على الاطلاق’’!!!
Ce post de Tawakkol Karman a suscité chez nous de vives réactions. Qui reposent en grande partie sur un contre-sens assez lamentable, dans la mesure où on ne retient du texte que l’un de ses passages et que, d’autre part, l’on ne saisit pas le ton à la fois ironique et dépité sur lequel elle dit ce qu’elle dit dans ce passage final… Mais passons ! Il y a des cours d’apprentissage de la lecture qui feraient du bien à certains.
La thèse essentielle de cette publication consiste à dire qu’en quittant l’Afghanistan en ce moment, les Etats-Unis apportent la preuve qu’ils ne cherchent pas à pousser les pays de tradition musulmane vers la démocratie. Elle rappelle qu’ils ont bien su le faire avec l’Allemagne et le Japon au lendemain de la seconde guerre mondiale, mais qu’ils ne tiennent pas à le faire avec les pays du monde musulman.
L’échec du Printemps arabe en serait une illustration. Elle ajoute que ce n’est pas un hasard si le retrait américain d’Afghanistan coïncide à peu près avec le « coup d’Etat » contre la démocratie en Tunisie… Sous-entendu : il y aurait un double retrait américain, à la fois en Afghanistan et en Tunisie, dont le but est le même, à savoir faire en sorte que la démocratie n’advienne pas dans nos contrées, nous peuples musulmans.
Ce discours prend à contre-pied la thèse, soutenue par beaucoup de nos intellectuels, selon laquelle les Américains chercheraient au contraire à imposer la démocratie et, dans le même temps, ou dans le même mouvement, les valeurs occidentales.
On se souvient qu’après la chute de Bagdad au temps de la présidence de G.W. Bush, cette thèse était très dominante et on imagine assez quel effet désastreux aurait eu pour elle le post de notre Yéménite si elle l’avait publié à cette époque : et cette fois sans l’aide du contre-sens et des mauvaises lectures !
Il faut pourtant rappeler que la diplomatie du désengagement ne date pas d’hier. Elle a été largement amorcée du temps d’Obama, a été poursuivie par Donald Trump à la faveur de son « America First » et elle est poursuivie aujourd’hui sous l’administration de Joe Biden.
Par conséquent, dire que les Etats-Unis empêchent l’expérience démocratique d’être menée à son terme dans les pays musulmans, c’est un peu oublier que la ligne du désengagement est désormais ancienne et, d’autre part, c’est laisser entendre que cette expérience ne peut s’accomplir et réussir que grâce à la présence et à l’assistance d’un pays comme les Etats-Unis.
Bref, il y a une façon de rejoindre ici une position qui fut autrefois celle de Bush et qui fut largement dénoncée comme un des abus de la politique américaine : la démocratie, sinon sous les baïonnettes, du moins sous la supervision et la bénédiction US.
Ne soyons pas naïfs : les pays de tradition musulmane souffrent bel et bien d’un handicap dès qu’il s’agit d’engager une transition démocratique. Le fait que, depuis l’époque de l’indépendance, les expériences de modernisation de notre pays, malgré leurs déclarations d’amour à l’Occident et à son modèle de société, aient quand même raté le coche démocratique pour aller se perdre dans les cloaques de la dictature et de ses réseaux maffieux, cela en est une indication éloquente.
Le fait que les nostalgiques de l’ancien régime ne cessent aujourd’hui de gagner en pouvoir de nuisance en est une autre. Mais cela signifie-t-il que la démocratie ne saurait faire son entrée dans nos mœurs politiques que sous l’action d’un pays tiers ?
Voilà qui paraît aller trop loin en la matière. Voilà aussi ce qui semble faire peu de cas des forces agissantes qui, dans nos pays musulmans, se battent pour changer le cours du destin… Bien sûr qu’elles ont et auront besoin de soutien, de l’extérieur comme de l’intérieur. Elles ont affaire à des résistances dont l’ancrage est profond dans nos traditions. Mais cela ne leur enlèvera pas leur initiative dans le combat et dans la ruse au service des objectifs fixés.
Tawakkol Karmen a peut-être le souci de rappeler au camp islamiste – qu’elle représente – que l’engagement pour la démocratie n’est pas un engagement au service d’un modèle de société que l’Occident chercherait à nous imposer. Puisque, selon elle, cet Occident ne veut justement pas que la démocratie s’implante chez nous. Mais, ce faisant, elle affirme implicitement des contre-vérités.
Du reste, que vaudrait une démocratie pour laquelle nous n’aurions pas bataillé, que nous nous serions contentés d’utiliser comme quelque chose de prêt à l’emploi et dont le modèle, venu d’ailleurs, exprimerait un génie politique qui n’est pas le nôtre ? Beaucoup moins en tout cas qu’une démocratie en laquelle nous aurions mis la griffe de notre combattivité, de notre pouvoir à jouer crânement notre chance ! Or, précisément, cette démocratie-là suppose qu’aucun pays ne soit là pour nous la servir à la cuillère.