Faut-il ou ne faut-il pas participer aux prochaines élections présidentielles, prévues en principe à la fin de l'année qui vient ? Participer, c'est reconnaître implicitement une légitimité à un régime qui s'est imposé à nous par la destruction de tout ce qui a été patiemment construit avant lui et par la mise en place de nouvelles règles en dehors de toute réflexion commune et de toute concertation.
C'est s'exposer dans le processus électoral à subir la même violence que nous avons observée sur les personnes et sur les institutions quand le pouvoir actuel voulait faire passer son projet. Dans le meilleur des cas, on se sera débarrassés d'un président malheureux par les urnes, mais en trempant dans son système, en usant des instruments qui portent son empreinte et, donc, en ayant une dette envers lui : c'est ce qu'on appelle partir d'un mauvais pied.
Ce n'est pas si grave ? Les premiers pas ont ce secret pouvoir de nous rattraper quand on croit les avoir semés. À l'inverse, partir du bon pied, en ayant sous soi un sol sain, c'est la promesse d'un chemin durablement dégagé.
Faut-il alors envisager de ne pas participer ? Avec le risque de laisser la situation actuelle se prolonger indéfiniment, dans ce qu'elle a d'insupportable ? On n'ose à peine imaginer que le pays reste entre les mêmes mains pour cinq années de plus. Que dire si c'est davantage ! Or cinq années de plus, c'est la probabilité accrue d'une épreuve sans limite définie : le bagne à perpet, quoi !
Que faire ?