Travailler ensemble, en composant avec ses différences, et réaliser des résultats qui font honneur à l'art de la collaboration : c'est ce que nous n'avons jamais été capables de faire.
Nous avons toujours eu besoin d'un contre-maître, qui mène le chantier à la baguette, quitte à recueillir discrètement ses directives de l'extérieur. Dans toutes sortes de domaines - et la politique n'a aucune raison de faire exception - nous sommes prompts à nous retourner les uns contre les autres, à désigner des boucs-émissaires à nos déboires, plutôt que de persévérer dans l'effort de construire...
Il faudra bien pourtant se rendre compte un jour que cette manière que nous avons de nous déprécier et de nous vouer aux gémonies est un voile pudique que nous jetons sur notre défaitisme : nous avons plus le souci de nous sauver la face en imputant la faute de notre marasme à tel ou tel plutôt que de nous astreindre au courage qui consiste à conjuguer patiemment les compétences et les talents…
C'est sans doute pourquoi il faudra probablement laisser la place aux jeunes : ils sont certes moins expérimentés, mais moins prétentieux aussi et ils n'ont pas subi cette malformation qui rend inapte à faire des choses avec l'autre…