Derrière ces milices en formation qui se promettent de chasser les Africains de nos terres à coups de bâton, il y a très probablement un accord politique tuniso-italien qui repose sur l'exploitation électorale de la situation.
On laisse venir l'immigré, on fait en sorte qu'il devienne une nuisance, on transforme la nuisance en menace pour créer les conditions d'une vaste mobilisation populaire puis, de cette même mobilisation, on fait une machine de propagande au service de ses propres ambitions.
On ne s'avise pas, ou on s'avise sans y voir une objection, qu'entre temps on a fait tomber la société dans le cloaque du racisme.
Un projet politique qui, pour se réaliser, commence par dégrader mentalement le citoyen en en faisant un barbare xénophobe, mérite d'être combattu de la manière la plus énergique.
Et que la fascisation de la Tunisie fasse l'affaire de l'Europe en général et de l'Italie en particulier, voilà qui procure une raison supplémentaire en vue d'un sursaut.