C'est vrai qu'en matière de xénophobie et de racisme, les déclarations présidentielles ont eu un rôle de déclencheur par rapport à des dispositions qui sommeillaient chez beaucoup de nos concitoyens et qu'on devinait à travers des attitudes et des opinions qu'on relevait ici ou là.
On retiendra bien sûr que c'est par le chef de l'Etat qu'est venu le signal invitant tous ces gens, non pas à dompter la laideur de leur pensée, mais au contraire à lui donner libre cours. Avec toutes les conséquences qu'on peut craindre sur la sécurité des personnes et sur l'image du pays.
Mais la question reste de savoir pourquoi il a suffi de ces déclarations pour que tout un pan de la population bascule dans la haine, en l'occurrence celle de l'africain subsaharien.
Comment se fait-il que notre culture, qui se veut de tolérance et d'humanité, ait laissé prospérer parmi nous, dans notre inconscient collectif, une telle charge de méchanceté ? Ou en tout cas que subsiste chez nous une si grande faiblesse quand il s'agit d'accueil de l'autre, de capacité à accepter sa différence ?
Etant entendu que faire une place à l'étranger chez soi, ce n'est pas subir sa conduite, mais faire de sa venue le point de départ d'un moment de rencontre qui ouvre la société sur un horizon plus large.