La situation actuelle met une fois de plus le doigt sur la faible capacité de nos formations politiques à nouer des alliances autour d'objectifs communs.
Et Dieu sait qu'en fait d'objectifs, il s'agit plutôt d'urgence extrême. Puisque chaque jour qui passe nous apporte une preuve nouvelle que la modeste embarcation qu'est notre démocratie est en train de prendre l'eau. Et que quand elle aura coulé tout à fait, ces formations qui se perdent en tergiversations se réveilleront en se rendant compte que leur existence même est devenue hors-la-loi.
S'agit-il seulement d'une histoire de chefs à l'ego hypertrophié ? L'explication est un peu rapide. Il y a une crainte que certains rapprochements soient mal acceptés par les bases, et qu'ils se traduisent donc par des défections qui profiteraient au camp adverse.
Toutefois, ce risque pourrait être considérablement diminué si les formations en question produisaient un discours où résonneraient les mêmes arguments, où seraient martelés les mêmes impératifs, où serait expliqué le même plan de survie.
Au point que le citoyen cesserait de voir des partis avec leurs profils idéologiques pour ne retenir qu'une stratégie et des objectifs qui auront pris le pas sur l'ensemble et au service desquels tout le monde se sera mis.
La question est donc de savoir si nos formations politiques sont capables de faire cela. Plus qu'une affaire d'ego, c'est une affaire de compétence. Et nous sommes tous au pied du mur : être ou ne pas être .