La mort de Sinwar ne marque certainement pas la fin de la résistance, mais elle marque très probablement un tournant en matière de méthode.
Il est l'une des dernières figures d'une génération de combattants qui ont fait le choix d'un certain type de combat : un combat audacieux, héroïque parfois dans son engagement, mais très coûteux.
Dès lors bien sûr qu'il a face à soi un ennemi peu regardant sur les pertes humaines qu'il peut provoquer parmi les civils et au niveau des infrastructures vitales…
La succession nous dira de quelle façon ce tournant va s'amorcer. Sachant qu'une approche plus discrète n'est pas nécessairement synonyme de plus grande faiblesse, ou d'une résistance plus timorée.
Aujourd'hui, il y a un tel état de dégradation de l'image de l'Etat israélien dans l'opinion internationale que des actions sur le plan politique peuvent être menées et donner lieu à de réels succès…
C'est ce capital de sympathie en faveur de la Palestine et du peuple palestinien qui attend d'être converti en avancées concrètes et que la résistance devra à l'avenir prendre davantage en considération dans ses manœuvres tactiques.
La mort de Yahya Sinwar est une perte, indéniablement. Mais la manière de la surmonter peut déboucher sur une forme nouvelle de position de force.