Israël n'a pas changé : toujours le même mépris des Palestiniens et de leurs droits au service de son "espace vital"- dirait un certain Hitler. En revanche, les Palestiniens, eux, ont changé. Et avec eux, le mode de résistance. De plus en plus exemplaire dans sa façon de capter la sympathie du monde, par-delà la solidarité arabo-arabe.
Le Palestinien qui résiste n'est plus seulement un homme qui défend son lot de terre contre une politique de colonisation. Il est en passe de devenir un acteur universel, qui nous interroge sur nos propres compromissions avec l'ordre établi, tel qu'il existe dans le monde et dans nos pays par la volonté des puissants.
Un nouveau type de Palestinien est né, dont le caractère a été forgé par l'épreuve du joug israélien. C'est un Palestinien qui a su développer son jeu pour s'adapter à l'adversaire. L'habit de la victime ne lui convient plus : trop étroit et trop terne. Celui du jusqu'au boutiste prêt à sacrifier sa vie pour un coup d'éclat, pas davantage : trop indigent, pas assez intelligent.
Il s'agit désormais de conjuguer discrétion et action, de faire reculer l'ennemi sur des points stratégiques et de gagner des points sur le terrain du psychologique. Sans jamais sous-estimer la capacité de réponse en face, ni s'abandonner à quelque ivresse mal à propos.
Le combat est de longue haleine, à mener au quotidien, dans la rue, mais aussi dans les chancelleries des pays étrangers, les Parlements et les "réseaux sociaux", en sachant tirer le meilleur parti des situations et de la présence des médias.
Bref, le Palestinien porte désormais un habit dont les couleurs vives expriment une sagacité dans l'action, une intrépidité dans la manœuvre et une capacité de mouvement pour garder l'initiative. Et, surtout, celui par lequel il entend faire pencher en sa faveur les dieux de la guerre.