Les mêmes services de renseignement qui n'ont pas vu venir l'attaque du 7 octobre dernier ont su pénétrer un territoire hostile entre tous et y éliminer physiquement une figure majeure du Hamas.
Quelle que soit la faiblesse de l'Iran, qui a déjà perdu un président dans un accident d'hélicoptère demeuré inexpliqué, ce qu'il convient de retenir c'est la cohérence d'une manœuvre qui vise à "pacifier" le Moyen-Orient, avec le soutien des puissances occidentales et de leurs amis dans la région. A moins que ce ne soit tout simplement pour leur compte.
Assassiner Ismaïl Haniyeh à Téhéran, alors qu'il est l'invité des autorités iraniennes, c'est naturellement une démonstration de force que l'Iran et le Hamas vont devoir méditer ensemble. Mais, par-delà l'aspect technique de la chose, il est clair qu'on a affaire à un coup double qui prive d'un côté le Hamas de son leader politique et qui, d'un autre côté, accule l'Iran à s'engager davantage dans la guerre.
Or c'est sans doute ce second aspect qui est le plus important et qui explique bien des événements depuis le 7 octobre. Il s'agit dans un premier temps de neutraliser Gaza en tant que territoire pouvant jouer le rôle d'allié le moment venu et, une fois cette action accomplie, de passer à l'étape suivante, qui est de s'occuper de l'Iran : puissance potentiellement nucléaire, capable d'attirer à elle la sympathie de la rue dans le monde arabo-musulman et au-delà, voire même de constituer le nouveau front islamique anti occidental du futur, et dont la présence est vécue comme une menace par plus d'un dirigeant dans la région du Moyen-Orient et bien sûr par les dirigeants occidentaux.
Toute la question est de savoir ce que l'Iran cache comme atouts dans cette situation et s'il peut compter sur des soutiens réels du côté de la Russie et de la Chine... Si ces atouts existent, nous glissons peut-être, sans crier gare, en pleine période de Jeux olympiques, dans un nouveau conflit mondial.