Les échéances électorales sont toujours une occasion de préciser, à titre individuel et collectif, notre position à l’égard de ce moment de notre histoire qui nous a fait basculer dans l’exercice démocratique du pouvoir et à propos duquel certains parlent de complot : le « complot du Printemps arabe », disent-ils.
Il y a trois attitudes possibles, semble-t-il. Premièrement, celle des naïfs, qui ignorent à quel point ce qui se passe à l’échelle nationale peut avoir été prémédité en dehors du pays, non pas tellement parce qu’on cherche à nous manipuler et à nous humilier, comme se plaisent à le faire croire certains, mais parce qu’il y a une gestion mondiale de la politique et que cette gestion ne s’arrête pas au seuil des souverainetés nationales : qu’on se le dise.
Deuxièmement, celle des malins, ou prétendus tels, qui s’arrêtent comme des baudets au milieu du chemin en hennissant qu’ils ont compris, eux, que tout ce qui se passe est fomenté par l’étranger et que tout ce qu’il y aurait à faire serait de revenir en arrière… Ils avancent dans l’avenir à reculons et en freinant des quatre fers, en nous gratifiant régulièrement de leurs gémissements soit disant avisés.
Et, troisièmement, il y a ceux qui ont compris qu’il faut savoir naviguer en composant avec les vents de la modernité, et que l’adversité de ces vents peut devenir elle-même une opportunité pour peu que nous sachions les tourner à notre avantage à la faveur d’une dextérité aux commandes, d’une sagacité dans la définition du cap qui nous est salutaire…
Le fait que certains manigancent au sujet du devenir de notre pays ne nous empêchera jamais de tisser notre destin en usant s’il le faut du fil de ces manigances pour composer notre œuvre.
Souhaitons en tout cas que ces élections qui approchent à grands pas nous poussent à explorer cette troisième voie : celle de la maturité historique !