L'affaire politico-judiciaire qui va marquer ce début de mois va très probablement conforter les observateurs de la chose tunisienne, à l'extérieur comme à l'intérieur, dans l'idée que nous avons affaire à un régime qui ne se contente pas de punir des actes en lesquels il perçoit une menace contre lui, mais qu'il criminalise également toute forme de réflexion et d'échange entre les personnes qui auraient pour objet le retour à l'ordre démocratique contre la dérive autocratique dans laquelle le pays se trouve entraîné depuis juillet 2021.
Il faut s'attendre à une fuite en avant dans la politique de mise au ban, de persécution et d'incarcération des voix qui contestent et qui ne se résignent pas devant le fait accompli de la confiscation du pouvoir.
Mais la façon dont la justice sera rendue nous dira si le corps judiciaire demeure assez sain pour un sursaut salutaire, ou si le travail de mise au pas et de perversion l'a durablement endommagé.
Le pire n'est pas nécessairement ce qu'il y a de plus sûr.
Car on peut toujours faire dire à certains juges ce qu'on veut, on ne peut faire avec la même aisance que le corps judiciaire accepte que la justice soit rendue en son nom de la manière dont elle est rendue.